Alors que la plus grande foire d’art contemporain, la FIAC ouvre ses portes aux collectionneurs le 21 octobre au matin et au grand public et que le monde très concurrentiel de l’art contemporain est trusté par quelques grands noms (68 % des recettes globales de l’art contemporain (soit 1,2 Mrd$) reposent sur 100 artistes et 35 % sur 10 artistes seulement, selon le rapport annuel artprice), galeries, foires et musées, tentent de marquer les esprits pour sortir du lot. Et même si certaines galeries se jettent sur la toile pour réinventer le métier de marchand, le maître mot à l’heure des selfies et du web 2.0 semble bien être… le live et la présence des artistes ! Petite revue de pré-buzz.
1. La multiplication des galeries online et leur stratégie marketing
Artsper, artvizer, muzéo, zeuxis, artviatic, kazoart… Les galeries en ligne se multiplient et proposent des œuvres qui commencent à des « prix abordables » avec l’idée que la toile et la fin des intermédiations permettent à la fois une démocratisation de la collection, mais aussi des regroupements internationaux et huppés de spécialistes. Qu’elles soient de niche ou généralistes, les galeries en ligne font le pari d’alléger les médiations entre artistes et collectionneurs et utilisent toutes facebook (de 300 à 50 000 fans pour artsper) pour créer des communautés, instagram pour le visuel et parfois twitter pour se positionner en expertes. Si certaines mettent en place de véritables opérations digitales (par exemple Kazoart implique les internautes et lance #PickYourArt pour son lancement) au moment des foires d’art, ces galeries font des efforts particuliers pour aller à la rencontre « live » de leur public, que ce soit pendant la FIAC ou après (pour Kazoart, exposition des 4 artistes ayant eu le plus de votes lors de l’opération #PickYourArt)
2. Le live, une tendance forte des galeries, des musées
Si même les galeries en ligne s’y sont mises, c’est bien qu’en art comme en musique, l’expérience live et la clé de voûte qui scelle une communauté. Pendant la semaine de la FIAC, les aficionados d’art contemporain ne suivront pas les évènements en live-tweet mais devront forcément dire, pour se faire respecter « j’y étais ». Au n°1 des évènements à ne pas manquer, la FIAC elle-même, ses offs (Slick, Art Elysées, Outsider art fair, YIA, Variations, Cutlog…) mais aussi les grandes ouvertures de musées : A Picasso et Louis Vuitton l’an dernier succède en 2015 la réouverture du Musée de l’Homme. Pour voir et être vu, il ne faut pas manquer les multiples performances qui font la vie des institutions et musées pendant la FIAC (vernissage du palais de Tokyo le 19, rencontres et perfs à la Monnaie pour l’expo très marchande « Take me (I’m yours) ».
3. L’Art contemporain et les marques
Les grandes marques malignes et liées au milieu de l’art contemporain rebondissent également sur cette actualité : Les galeries Lafayette – qui font gagner des places pour la FIAC sur leur page facebook- ouvrent aux happy fews un « Hub » pour donner un avant-goût de leur fondation d’art qui, elle, est prévue pour 2017. Et le Centre commercial Beaugrenelle a décidé de faire son coup de pub en se transformant en happening artistique la semaine de la FIAC, se faisant un nom et une identité forte sur les réseaux sociaux avec cet event « think big » prévu depuis avant l’été. Enfin au rayon chic, Hermes se rapproche discrètement et élégamment le « hors les murs » de la FIAC prévu le long des berges de Seine avec, au bon moment, une exposition sous le signe de la flânerie au niveau du port Solferino.