Face aux attentats, le numérique au service de l’urgence et du deuil
Face aux attentats terroristes qui ont eu lieu vendredi 13 novembre 2015 à Paris, les médias sociaux ont joué un rôle crucial dans la transmission des infirmations, dans la constitution de réseaux rapide de solidarité. A une semaine du choc, à l’heure où l’état d’urgence interdit les manifestations publiques le web est également le lieu commun de deuil.
Une circulation digitale de l’information
Les réseaux sociaux ont beau avoir été mis en cause pour avoir colporté de vraies et fausses informations et notamment pour avoir joué un rôle important dans le mouvement de foule et de panique de dimanche 15 novembre place de la république, il n’empêche que c’est là que l’information a circulé le plus rapidement et le plus intensément dès 22h le vendredi 13 novembre. Aussi bien les faits avec des vidéos youtube au plus proche des évènements que les informations sur la santé de tout un chacun. Testé pour la première fois en cas d’attentat terroriste, le dispositif de facebook « safety check » a été mis en place dès 23h et a connu un succès déconcertant, permettant aux intéressés et à leurs amis de dire si et quand ils savaient que quelqu’un allait bien. Dès la journée du samedi, retweets et post facebook sont devenus les moyens les plus rapides pour faire passer des annonces concernant les portés disparus. Grâce aux réseaux, l’information a si vite circulé que le monde entier était au courant dans l’heure et a pu transmettre la nuit même des attentats sa peine et son soutien. L’Empire State Building a pris les couleurs de la France dès la nuit du vendredi et l’image a circulé auprès des Parisiens via les réseaux et la télé.
Des réseaux sociaux solidaires
Les attentats ont suscité un élan de solidarité noté et localement avec le hashtag #PorteOuverte qui est né spontanément au cœur de la violence pour que les Parisiens puissent mettre à disposition un toit et des murs sûrs à leurs voisins en danger, exposés dans les rues du 10e et du 11e arrondissement. Et les réseaux sociaux sont le lieu de concentration d’une solidarité. Les cagnottes Leetchi se multiplient et circulent pour aider financièrement les familles à enterrer leurs morts et la plateforme d’écriture créé par les fondateurs de twitter, Medium, a recensé toutes les actions d’aide au service de familles qui ont perdu un proche, devenant par là même un nouveau réseau familier pour les Français.
Le web comme seul espace public de deuil
Enfin, alors que le deuil des familles, la tristesse des Parisiens et la peur dépassent largement les 3 jours de deuil national, et dans le contexte où l’état d’urgence déclaré par le Président Hollande à minuit dans la nuit du 13 au 14 novembre interdit (et ce, de manière prolongée) des manifestations publiques officielles jugées trop dangereuses, la toile a remplacé la rue pour célébrer la mémoire des morts. Dès Vendredi, les profils facebook se sont parés de photos de profil éphémères avec un drapeau français, Samedi dans la nuit, chacun a non seulement allumé une bougie à sa fenêtre mais également pris une photo de la bougie