Cette semaine, l’agence se penche avec délices sur l’art du détournement. Que ce soit dans la rue ou sur la toile, en transformant subtilement le quotidien en extraordinaire, et en jouant sur des codes que l’on croyait gravés dans du marbre, les marques font un buzz efficace et durable. 3 beaux exemples de surprises qui ont séduit les réseaux sociaux dans les derniers jours.
Le porno fruité d’Oasis
Au cœur de sa nouvelle campagne, imaginée par l’agence Marcel, la boisson fruitée appartenant au groupe Orangina-Schweppes a installé 4 épisodes de 2’30 pour une mini-série qui met en scène ses « p’tits fruite ». On y découvre, bourrées de jeux de mots fruités ainsi que de références cinématographiques et geek, les amours des personnages vitaminés : Ramon Tafraise et Frambourgeoise. Mais, Cerise sur la macédoine de fruit, cette campagne intitulée « L’effet papayon » propose aussi un site dédié absolument irrésistible intitulé « Youpomm ». On y entre en cochant la case « je suis mûr » et tombe sur des vidéos faussement lascives de peaux de pêche et de pomme qu’une main caresse et fait juter. La marque se joue tous les clichés du fameux réseau social porno avec des encarts pubs rigolos et détournés vers les fruits comme « enlarge your tige » ou « des plans jus dans ta région ». Une fois mis en images, le résultat est plutôt mignon, voire même de bon goût, et on n’a qu’une envie : publier le lien vers le site sur ses réseaux sociaux pour donner la pêche à ses amis !
Pepsi et son « unbelievable » arrêt de bus
Scène de la vie quotidienne à Londres : un arrêt de bus anonyme attend de livrer sa faune de travailleurs aux transports en communs. Sauf que le panneau d’affichage normalement dédié à l classique pub Pepsi Max se transforme en expérience « Unbelievable »: les passants voient débarquer en 3D des robots, un lion et des explosions. Une caméra cachée collecte les réactions de ces usagers du bus face à ces évènements proprement « incroyables ». Mis dans cette situation de détournement sans aucun détour pour aller au travail, leur premier reflexe est de sortir l’appareil photo du portable. Le résultat est une vidéo de 1’30 boostée au hip-hop, vue plus de 5, 5 millions de fois sur youtube depuis sa mise en ligne, le 20 mars.
Reebook « pumpe » les statues de Paris
Qui se souvient de la petite pompe orange qui permettait de remplir nos baskets d’air dans les années 1990 ? Pour fêter les 25 ans de la Pump, Rebook a prévu une campagne digitale assez classique puisqu’elle demande à ses fans et followers de jouer le jeu du témoignage avec des photos d’époque customisable « Pump ». Mais ce n’est pas tout , depuis le 4 avril, sur le site dédié à l’anniversaire, « pumpedsince1989.com », un parcours est aussi proposé au cœur de Paris. En accord avec une campagne de pub classique qui fait porter des Pump à des grands hommes du passé, les sculptures parisiennes de Montaigne ou Auguste Comte sont détournées de leur gravité de patrimoine national et portent des baskets… Comme si les Pump de Reebook avaient toujours existé ! Une coquetterie qui marque à la fois l’espace public et, sous le hashtag #pumpedsince, les comptes twitter, instagram et facebook, des flâneurs que cet anachronisme coloré a fait sourire.